1. |
Banlieue beige
02:41
|
|||
C’est des kilomètres de trottoirs
Que je foulais à pied tous les soirs
Maintenant c’est en rond que je vire en char
Chaque fois j’viens en ville te voir
Dans mon boute y’a plein d’maisons en construction
Des boisés en régression
Toujours plus de bouchons de circulation
Si bien que ton moyen de locomotion
Devient ta deuxième maison
Banlieue beige
T’es pareille comme tes amies
On vous surnomme affectueusement la périphérie
Banlieue beige
J’t’aime pis j’t’haïs
Mais j’t’ai pas choisi c’est là qu’j’ai grandi
Le monde manque de temps pis mange dans leur char
I guess que c’est ça vivre loin d’la ville
Viens-tu avec moi faire un tour dehors
Dans le parc automobile
Elle s’étiiiire de tout son long
Sur les deux rives du Saint-Laurent
La banlieue comme une pâte à pizza
Va s’étirer jusqu’à Batiscan
Pis ça prendra pas d’temps !
J’pense que c’est la banlieue
Qui a tué mon inspiration
Elle n’a pas d’alibi, avec moi à la maison
Elle grossit comme un champignon
Oh non !
|
||||
2. |
Yodel à plumes
02:40
|
|||
J’ai entendu entre les branches
Qu’y aura un concert ce soir
Pas besoin d’être sur ton trente-six
Ça s’passe dans le noir
T’as pas besoin d’billet
Pour y assister
T’as juste à ouvrir tes oreilles pis écouter
Pas besoin d’ampli ou d’micro
Pour les entendre chanter
Juste à être bien attentif
Pis surtout de ne pas parler
Le merle d’Amérique, la chouette rayée
Tout l’monde est invité
On s’en va jouer dehors
À soir on sort
Faut savoir se t’nir, être sortable
Pas trop turbulent
Pour entendre la grive
Le moqueur et l’engoulevent
Envoye Pierre-Luc attache ta tuque
On s’en va r’joindre Nick pis Bolduc
C’est à soir qu’on fait la tournée des grands ducs !
|
||||
3. |
Un singe avec du linge
03:19
|
|||
Après les poulets et le loup
Le chien, le merle et le hibou
J’ai écrit une autre chanson au sujet
D’un animal qu’on connait
Peu importe les classifications
Les espèces et les taxons
Tous les animaux de la Terre
Sont les bienvenus dans mon bestiaire
Qu’ils soient à plumes ou poilus
Grégaires ou solitaires
Filiformes ou bien dodus
Ovipares ou mammifères
Qu’ils chantent, hurlent, crient ou jacassent
Peu importe leur moyen d’expression
À date ils sont tous plutôt loquaces
Et il ne fait pas exception
C’est un singe avec du linge
Qui se creuse les méninges
Mais qui reste toujours ben un singe
Peu importe c’qu’en pensent les créationnistes
Et autres anthropocentristes
Cette espèce si spéciale
Est la honte du règne animal
Responsable de la destruction
De nombreux écosystèmes
Responsable de l’extinction des grands mammifères
Du début de l’holocène
J’suis pas anthropologue ou biologiste
En fait je ne sais rien
J’ai même pas la prétention d’être activiste
Mais y’a une chose que je sais bien
C’est que ch’t’un singe avec du linge
Qui se creuse les méninges
Mais je reste toujours ben un singe
|
||||
4. |
C'était un accident
03:20
|
|||
Elzéard n’était pas un gars violent
Tout au plus un type un peu impatient
Il avait une manière un peu particulière
D’exprimer ce qui faisait pas son affaire
Un matin sa fiancée, la belle Rose-Aimée
Avait la trace de sa main sur son bras étampée
Il l’avait rattrapée alors qu’elle perdait pied
Évidemment c’était un accident
Une journée Rose-Aimée ne s’était pas pointée
Au Club Optimiste comme à l’accoutumée
Est apparu un peu troublé le pauvre Elzéard
Qui s’empressa de raconter l’histoire
Elle s’était enfargée avait glissé dans l’escalier
Elle avait déboulé et la jambe s’était cassée
Si bien qu’elle ne pouvait plus se déplacer
Évidemment c’était un accident
Elzéard semblait de fort mauvaise humeur
Quand s’exclama devant tout le monde l’épicier
« Par chez vous le beurre a une bien drôle de couleur
Il est noir comme l’œil de votre bien-aimée »
Il raconta comment elle était tombée en pleine face
Maladroite toujours les deux pieds dans même godasse
Il lui avait conseillé́ de mettre de la glace
Évidemment c’était un accident
Au bord de la rivière ils étaient allés prendre l’air
Quand Elzéard s’agitant dans un élan de colère
Perdit l’équilibre et tomba dans l’eau glacée
On ne voyait plus que sa main s’agiter
Rose-Aimée a cru qu’il lui disait au revoir
Volontairement noyé dans le chagrin et les remords
Elle croyait que le malheureux avait choisi la mort
Mais surprenamment c’était un accident
Elle laissa le noyé seul à son triste sort
Dans le fond c’était p’t-être ben pas un accident
|
||||
5. |
||||
Je connaissais une p’tite fille
Qui restait à Ferland
Sul ch’min Alexis Simard
Avec sa maman
Elle allait servir la messe
À l’église en ski de fond
A’avait un peu peur dans l’noir
Quand a r’venait à maison
Ya une échelle clouée d’un arbre
Sur le bord du ch’min
Parait que si on cherche un peu
Y reste une cabane pas ben loin
C’est à cet endroit
Qu’elle a pris sa première bière
Pour la garder au frette les voisins
La laissaient dans rivière
Je yodel à Boilleau
Yo-dela-outi
On m’entend à Ferland
Yodela iti-olo-ou-o-outi
Je yodel à Ferland
Yo-dela-outi
Quand y manque d’eau à Boilleau
C’est parce que Ferland boit l’eau
Sa professeure la sœur Thérèse
Enseignait pas juste des prières
Ensemble elles allaient
Pêcher dans la rivière
C’était pas un péché vu qu’c’était
Du poisson qu’elles pêchaient
Pis quand à lavait son auto
Sœur Thérèse lui donnait des chapelets
La p’tite rev’nait d’chez Madame Minou
Avec des chatons
Pour convaincre sa mère
D’en prendre un en adoption
Yavait une maison hantée
Sur le ch’min Alexis-Simard
On y entendait des bruits d’chaînes
De quoi donner des cauchemars
J’ai loué une p’tite cabane
Au Jardin des défricheurs
J’ai vu personne sauf Joëlle, sa sœur
Pis le gars du dépanneur
J’ai essayé de trouver
L’église blanche de Boilleau
Tout c’que j’ai trouvé c’t’un clocher
Pis un gazebo
Si tu montes sul top du Mont Toby
T’as une superbe vue du coin
Mais faut monter jusqu’en haut
Pour voir par-dessus les grands pins
Autour du Lac Ha! Ha! l’hiver
Ça d’l’air d’un village de Noël
Mais au P’tit lac Ha! Ha! ya un belvédère
C’est là qu’la vue est la plus belle
|
||||
6. |
À tombeau ouvert
04:29
|
|||
Quand je tirerai ma révérence
Que je rendrai obsolète mon certificat de naissance
J’aimerais m’assurer d’être bien abreuvée
Et que tout l’monde boive à ma santé
J’aimerais un scotch bien tourbé
Une larme de cidre de glace
Ainsi parfumée, déglacée
Je serai un délice pour les rapaces
Quand je serai morte
Quand de ce monde on me montrera la porte
La terre, la terre, la terre
M’accueillera à bras ouverts
Quand mon âme s’envolera avec le vent
J’aimerais m’assurer de ne pas mourir de froid
C’est pourquoi quand je m’en irai pieds devant
J’aimerais être habillée comme il se doit
Avec ma tuque, mon foulard pis mes mitaines
Un gilet à manches longues pis une bonne veste de laine
Mes combines, ma capine, mes bobettes les plus swell
Deux paires de bas dans mes grosses bottes Sorel
Dans ma demeure pour l’éternité
J’aimerais avoir ces livres à mes côtés
Papillon d’Henri Charrière et les biographies
De Dillinger, Mesrine et Houdini
Bénéficiaire de ma propre assurance vie
Je n’ai jamais cru bon de mentionner ma phobie
J’ai cette frousse, cette frayeur, qui me hante
La peur d’être enterrée vivante
Quand je serai morte
Quand de ce monde on me montrera la porte
J’espère, j’espère, j’espère...
Ne pas me réveiller six pieds sous terre
|
||||
7. |
Capitaine Distance
05:13
|
|||
Oh hey Capitaine,
Ta casquette est imperméable
Même sous une pluie diluvienne
Ne doute jamais de ce dont tu es capable
Oh hey Capitaine tu t’assures que notre labeur
Est rémunéré à sa juste valeur
L’ange gardien des marins, soucieux d’équité
Tu es le délégué syndical des non-syndiqués
C’est un drôle d’équipage que tu as embarqué [Hey !]
Capables de travailler mais savent surtout chanter [Oh hey !]
Pas les plus doué(e)s quand il y a des voiles à hisser [Hey !]
Mais qualifié(e)s pour mettre le party dans ta veillée
Wooo oh oh ! Capitaine Distance
Quand tu penses que la malchance s’acharne sur ton existence
Wooo oh oh ! Capitaine Distance
Noie tes soucis dans une mer d’indifférence
Wooo oh oh ! Capitaine Distance
Quand tu es perdu au large tu es moins seul que tu le penses
Wooo oh oh ! Ton cœur est immense
Et chacune de tes petites actions fait une différence
Si parfois ceux que tu croyais tes alliés
Deviennent les pires flibustiers
Tu retrouveras ta bonne étoile
Bien au large de ce qui te fait galérer
Même sur les mers les plus agitées
À Beauport ou arrivé(e)s à bon port
Havre de paix, notre solidarité
Un gage d’amitié, notre passeport
Quand courir après ta paie c’est comme jouer à tague
Capitaine Capitaine vas-y voyage ton flag
C’est toi qui t’assures qu’on a toujours à boire
Parce que courir le Mardi Gras, c’est tout un sport
C’est toi qui leads qui t’occupes des musiciens
Grâce à toi tout le monde va manger à sa faim
Les Leblanc, les Fontainot, les Dupuis pis les Thibodeaux
Courent après les poulets pour le gombo
Wooo oh oh ! Capitaine Distance
Quand tu penses que la malchance s’acharne sur ton existence
Wooo oh oh ! Capitaine Distance
Noie tes soucis dans un marais d’indifférence
Wooo oh oh ! Capitaine Distance
Quand tu es seul dans les bayous, tu es moins seul que tu penses
Wooo oh oh ! Ton cœur est immense
Et chacune de tes petites actions fait une différence
|
||||
8. |
La fin des haricots
02:47
|
|||
Je suis sans le sou
Mes bas ont toute des trous
Une chance que j’sais coudre
Parce que la chance me boude
J’suis pauvre comme Job
Non pas Steve Jobs
J’ai perdu ma job, j’vis dans un garde-robe
Pis chu claustrophobe
Le loyer pas payé
Pis on a volé mon vélo
Ya pas juste les foins qui sont fauchés
C’est la fin des haricots
Rien à perdre, rien à gagner
Quand ya pu rien dans l’frigo
Maintenant tout peut arriver
C’est la fin des haricots
Ah pis j’pendrais ben une sandwich
Parce que j’aime ça les sandwiches
Si t’en as une de spare
Ça ferait ben mon affaire
J’ai pas besoin de grand-chose
Pour aider à ma cause
Quelques bills de 20 pour reprendre en main
Les rênes de mon destin
Pour les pauvres pis les boiteux
Ya une tarte dans les cieux
J’échangerais ben l’gâteau des anges
Contre une poignée d’change
J’ai vendu mon accordeur
Pour payer ma facture de Rogers
Me semble que toute sonne faux
Comme un coup d’épée dans l’eau
Quand c’est la fin des haricots
|
||||
9. |
Austéri-thé
03:26
|
|||
Maggie Maggie Maggie
Entre Maggie on peut se parler
Juste toé pis moé
Vu que j’capitalise en quelque sorte
Sur ton image
J’aimerais te remercier pour ton héritage
Dérèglementation, privatisation
Une inspiration
Qui jeta les bases, les fondations
D’un monde qui ne tourne pas rond
Quand les Argentins ne mettaient pas d’eau dans leur vin
T’as mis ton thé dans leur maté
T’as dit « Là où il y a discorde, que nous mettions l’union »
Au lieu t’as mis la discorde entre toi pis les unions
Le bien-être des travailleurs
Est un problème mineur
Quand tu prends le thé avec des dictateurs
Ton cœur de fer
Toujours sur le sentier de la guerre
Laisse à l’histoire un goût amer
L’homme malade d’Europe
A goûté à ta médecine
Ne s’est jamais libéré de ta doctrine
Ta recette de thé continue d’empoisonner
De contaminer le monde entier
Maggie Maggie Maggie
T’as inspiré tant de chansons
J’pouvais pas faire exception
J’devais rendre hommage à mon nom
|
||||
10. |
Blues anxieux
03:32
|
|||
Je fais de l’urticaire
Quand je vois se remplir mon horaire
Je suis libre comme l’air
Mais dans ma tête c’est la guerre
Je fais de l’anxiété
Devant ma pile de papiers
D’irrationnelles peurs
Devant mon ordinateur
À efforts constants
Résultats décevants
Ben voyons donc
Je gère don ben mal mon temps
J’me demande faudrait tu
Que je sacre mon camp
Dans un endroit inconnu perdu
Loin de mes tourments
J’me tracasse sans bon sens
Et je grince des dents
J’me tracasse là mais j’me tracasserai pas longtemps
J’me tracasse sans bon sens
J’me ronge les ongles au sang
J’me tracasse là mais j’me tracasserai pas longtemps
On n’éteint pas un feu
Si on en a besoin
On n’arrête pas un wagon
Sans arrêter le train
Comment mettre fin
À cette course sans gagnant
Comment arrêter la machine
Sans faire sauter le cadran
|
||||
11. |
||||
Hier j’suis allée danser
Dans une petite veillée
J’sais pas comment c’est arrivé mais j’ai perdu mes clefs
Perdu mes clefs !
Ah ce qu’on a de l’agrément
Tout en se bousculant
P’tit Jésus que c’est défoulant
De se rentrer d’dans
Ça s’passait dans un sous-sol
Les chums jouaient un set
J’ai acheté cinq t-shirts, kek patches pis trois p’tites cassettes
Trois p’tites cassettes, perdu mes clefs !
J’me suis dit ma faire attention
Comme j’dis à toutes les fois
J’ai tant chanté, j’ai tant crié, que j’ai perdu la voix
Perdu la voix, trois p’tites cassettes, perdu mes clefs !
Le volume était au maximum
On entendait ça partout dans ville
On s’est crié par la tête pis on a les oreilles qui silent
Oreilles qui silent, perdu la voix, trois p’tites cassettes, perdu mes clefs !
Y’avait ben dix bands sul lineup
C’était comme un genre de fest
J’me suis r’trouvée avec un coude étampé dans l’chest
Un coude dans l’chest, les oreilles qui silent, perdu la voix, trois p’tites cassettes, perdu mes clefs !
Ça s’en v’nait un peu brutal
Fallait faire sortir le méchant
J’ai mangé un coup en pleine face pis j’ai perdu une dent
Perdu une dent, un coude dans l’chest, les oreilles qui silent, perdu la voix, trois p’tites cassettes, perdu mes clefs !
La soirée tirait à sa fin
Tout le monde faisait des steppettes
C’est là qu’le beat a ralenti
Ça dansait le two-step
|
Margaret Tracteur Québec City, Québec
Forte de quelques milliers de kilomètres d’autostop et de plusieurs années de musique de rue, armée de son banjo, d’un gazou
et d’une tambourine, Margaret Tracteur mélange les ingrédients fondamentaux du folklore américain à une bonne dose de liberté avec une touche d’humour. Se côtoient bluegrass, swing, yodle et chanson québécoise.
Margaret : banjo, voix
Val : gros violon
Sandra : petit violon
... more
Streaming and Download help
If you like Margaret Tracteur, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp